L’avis médical, un élément trop souvent négligé dans les procédures d’asile
Alors que deux cas de suicide ont récemment mis en lumière la détresse psychologique des requérants d’asile à Genève, des médecins romands déplorent un manque de considération de la part de l’administration fédérale
Absence de retour sur les rapports médicaux produits, patients renvoyés du jour au lendemain, délais intenables ou encore sentiment d’impuissance: après le suicide de deux requérants d’asile en moins de deux mois à Genève, des médecins romands au contact direct de cette population fragile témoignent des difficultés de leur mission. Le manque de considération du Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM) en fait partie.
A Genève, le milieu de l’asile a récemment été endeuillé par la mort d’Alireza, jeune Afghan de 19 ans, puis de Tony, ressortissant ouest-africain âgé de 33 ans. Au-delà de leurs spécificités propres, ces drames interrogent quant à la prise en charge psychologique des requérants d’asile qui arrivent souvent en Suisse dans un état de détresse, avec un lourd passé traumatique derrière eux.